Une lettre d’adieu prémonitoire
Fait troublant : deux ans avant sa mort, Fandiño avait rédigé une lettre d’adieu.
Dans ce message intime retrouvé par sa veuve après le drame, il écrivait : « Sûrement, si vous lisez ceci, tout sera fini… Probablement, le prix que j’ai dû payer est trop dur, mais mon âme est tranquille… Demain n’est garanti pour personne. »
Une déclaration puissante, presque prophétique, qui en dit long sur la conscience du danger permanent qu’implique ce métier. Il savait. Il avait accepté. Mais cela n’atténue en rien le choc de sa disparition.
Une passion qui tue, et qui divise
La mort de Fandiño a provoqué une onde de choc dans le monde de la tauromachie. En Espagne, elle a donné lieu à une série d’hommages nationaux. Le roi Felipe VI l’a salué comme une « grande figure de la tauromachie« , et le Premier ministre de l’époque, Mariano Rajoy, a exprimé sa tristesse.
Mais au-delà du drame humain, cette tragédie a ravivé un débat brûlant : celui sur la légitimité de la corrida.
Considérée par certains comme un art noble, ancré dans la tradition culturelle ibérique et du sud de la France, la tauromachie est aussi vue par beaucoup comme une pratique cruelle, barbare, où l’homme et l’animal sont tous deux victimes d’un jeu inégal et sanglant.
En France, la corrida est encore autorisée dans certaines régions, protégée par le principe de tradition locale. En Espagne, elle reste légale, bien que de plus en plus contestée.
Mais les images du matador gisant dans son propre sang, empalé, ont fait le tour du monde et relancé la question : à quel prix perpétuons-nous ce spectacle ?
Partagez cet article !
ADVERTISEMENT