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RENCONTRE – Amadou et Mariam : couple visionnnaire

Amadou et Mariam ne sont pas de grands bavards. Ceci dit, ils n’éludent aucune question. Oui, ils ont bien conscience de leur célébrité. Ils en sont « très fiers », notant toutefois qu’elle a été « progressive », jusqu’à l’emballement mondial pour Dimanche à Bamako, produit par Manu Chao. On a en tête leurs titres Je pense à toi, Sabali, Bofou Safou, ou plus récent, Mogolu. Ils se souviennent que tout a commencé par la vente de cassettes au Mali, puis en Côte d’Ivoire, dans le reste de l’Afrique occidentale. Jusqu’à la France, « très, très importante » pour le rayonnement de leur musique. Les Transmusicales de Rennes, en 1997, furent leur « premier flirt » avec le public hexagonal. Il serait stupide d’écrire qu’eux sont tombés amoureux l’un de l’autre au premier regard. Encore que… C’eût pu arriver. Amadou et Mariam ne sont pas nés aveugles. Atteint d’une cataracte congénitale, Amadou est devenu non voyant à 15 ans. Mariam, elle, a perdu la vue à 5 ans, à cause d’une rougeole mal soignée – elle peut cependant encore distinguer les couleurs et motifs à quelques centimètres. Quand ils se rencontrent à l’Institut des Jeunes Aveugles, le premier, fan des Pink Floyd, est déjà un talentueux guitariste, la seconde, grande admiratrice de Sheila, ne fait que chanter. L’écoute – et le parfum dont « madame Coquette » se vaporisait – suffit à leur rapprochement.

Mariés en 1985, Amadou et Mariam ont eu trois enfants voyants, Ibrahima, Samou et Kadiatou. L’aîné vit et représente leur famille au Mali. La petite dernière a entrepris une carrière de journaliste en France. Amadou et Mariam, eux, occupent un pavillon de Palaiseau, dans la grande couronne parisienne, neuf mois de l’année. Enfin, quand ils ne font pas le tour du monde. Pour sûr, grands-parents, ils retournent à Bamako, à l’occasion des fêtes de fin d’année. Ils arbitrent que la grande sociabilité des Maliens peut devenir un envahissement tandis que la quiétude des Français peut virer à l’indifférence. Mariam avoue un caractère plus trempé qu’Amadou, mais « on se comprend, on s’écoute, on se soutient, on gère ensemble », disent-ils. Aucune lassitude conjugale. Aucune envie de s’émanciper musicalement l’un de l’autre non plus. Les tournées fatiguent un peu plus « madame Coquette ». Amadou ne dit rien. « Rencontrer les gens, c’est quand même bien », nous ont-ils assuré en choeur. En sortant de notre taxi, on n’a pas pensé mieux.

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